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samedi 22 juillet 2017

Paradoxale démarche de l'exhibition anonyme

Le Net a ceci de fascinant et d'inquiétant que, bien que montrant sa bobine à ceux qui pourraient lire ces lignes, nul n'est certain que ce soit le vrai visage, la vraie personnalité de celui qui prétend s'afficher et regarder son nombril.

Quand bien même ce serait la gueule de celui qui écrit dans le vide du silence, il n'est pas dit que ce soit son portrait actuel. On peut commencer un blog et choisir le portrait que l'on suppose avoir. Celui de sa jeunesse. Car le Net permet cette éternel élixir de jouvence qui empêche de prendre des rides, des kilos, de la bouteille, et de perdre ses tifs, principalement au niveau de la tonsure du moine.


Mais, je ne compte pas parler de moi. Je le fais déjà assez avec mes amis, en été, autour d'une tablée où des verres de rosé combattent la chaleur et entretiennent la flamme de la joie de deviser ensemble, sur la terrasse dominant le barrage et offrant une vue sur la plaine couverte d'arbres fruitiers, où la civilisation s'affirme par un ténu ruban d'asphalte où des voitures vont et viennent, pas plus grandes que des fourmis, aussi peu sonores qu'elles au demeurant.

Plus loin, la mer, où des vacanciers se laissent cuire sur la longue plage. Chacun son trip. Moi, c'est le maquis, avec ses fougères, ses odeurs d'arbousier, de ciste, de genêt et d'immortelle, ainsi que ses milans qui planent dans le ciel, partant de la colline vers les châtaigniers, dans le silence écrasant de l'après-midi, uniquement troublé par le chant des cigales qui devient, par la force de l'habitude, un composant essentiel de ce calme diurne.


Le vent, par moment, fait claquer les toiles des stores de la terrasse, telles des voiles d'un navire qui affronterait les vagues de maquis, où des rochers affleurent. Un geai vole d'un arbre à un autre, en quête de fruits mûrs. Voler, c'est le terme.

Comme je le comprends, moi qui aimait plus que tout grimper sur un arbre, même si je n'en étais pas propriétaire, afin de manger les fruits tout juste cueillis. Chapardés : c'est meilleur et notre geai le sait. Comme il sait que nul n'est propriétaire d'une terre ou d'un arbre. Tout juste de ses fruits, s'il est égoïste. S'il a oublié sa jeunesse de chapardeur nocturne.

Mais, on doit toujours quitter ce que l'on aime : sa jeunesse, les vacances, ses amis. Ou alors ce sont les gens qui nous quittent, souvent de façon définitive.
Les heures aiment nous donner des impératifs : il faut aller faire les courses à 10 heures. Il faut manger à midi. Il faut se coucher à minuit.

Mais, durant les vacances, on peut bien manger à 12 h 44...

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