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dimanche 23 juillet 2017

Comment l’amour de la lecture peut nuire à la santé...

"L'amour de la lecture peut nuire cuisamment à la santé! !"
Il parait invraisemblable de soutenir un tel argument, n’est-ce pas ? Je me serais dit cela, les yeux dans les yeux, en me regardant dans une glace, ce qui aide forcément pour ce faire, je me serais traité de fou, grâce à cette prédisposition schizophrénique qui nous conduit parfois à nous parler à nous-mêmes.

Pourtant je puis aisément affirmer la chose, croyez-moi, et preuve à l'appui. Je vais vous relater une histoire qui m’est survenue tout récemment. Elle est véridique. Very Dick.


Si je vous disais que cogner de tête contre une poutre peut vous donner mal au pied, vous ne me croiriez pas non plus. Et je le conçois aisément ! Pourtant, quand on met les choses bout à bout...

Mais, je constate que je prends cette histoire par le mauvais bout. Si je narre la chose ainsi, vous n'êtes pas au bout de vos peines...

Commencer par la fin rend les choses bien moins compréhensibles.

Pourtant, il s’agit d’une licence artistique, si toutefois l'art peut servir de prétexte aux esprits embrouillés qui parviennent à retomber sur leurs pattes grâce à cette licence et sans être pourtant licencieux.
Le flashback existant en tout art narratif, pourquoi les blogs y échapperaient-ils ? Même si on peut avancer que le blog n'est pas un art en soi. Sauf s'il parle de l'art de la peinture sur soie ou même sur soi. Mais je sursois à ces travaux pratiques pour d'autres et incommodes pour Ma Pomme. 

Le flashback est sélectif. Inutile de revenir à la naissance et dérouler tout le fil insipide d'une vie, fil qui se trouve entre les mains des Parques. D'où l'expression : "Ta vie ne tient qu'à un fil !"

Disons tout simplement que voici près de 25 ans, j’ai créé une association pour la préservation des monuments de ma commune d’origine.
Dont l'église, monument historique commun à toutes les communes, si l'on peut dire, et lieu où les grandes étapes d'une vie se déroulent, effaçant le plus souvent, pour un bref moment, les antagonismes devenus hélas choses trop ordinaires, dans les villages qui crèvent des jalousies mijotées à feu doux, sans parvenir à attendrir les cœurs endurcis.

Au bout de 19 ans, mes objectifs étant atteints (comme la tarte), quant à la protection du bâtiment de mémoire collective, j’ai passé la main à une équipe qui s’était mise sur pied, au fil des ans.

C'est un délai fort long et je trouve qu'aller au-delà reviendrait à se rendre propriétaire de ce que l'on a contribué à créer. Ce n'est pas parce qu'on fait des enfants qu'ils sont notre chose ad vitam aeternam

Parmi les nombreuses façons de faire des recettes en trésorerie, tout en permettant au village de vivre, même au cœur de l’hiver, figurait une traditionnelle pulenta (ouvrir le lien).

© Photo de Pierre Bona

Samedi 23 mars, je suis donc monté pour déguster la pulenta, et il était convenu que je dormirais, avec mon épouse, non pas dans ma maison, non chauffée depuis des mois, mais chez mon oncle, dans la chambre en sous-pente.
Ceci parce qu’il ne m’arrive jamais de me limiter à deux verres de vin, mais plutôt à quatre ou cinq, avec un tel menu.

Tout se passe bien : nous mangeons bien, nous rions et nous rentrons nous coucher. Comme d’hab’, avant de me coucher, je lis, d’autant que je suis un couche-tard chronique. 

Je chope Les fables de la Fontaine, une édition de 1923, dans la bibliothèque de mon oncle. On n’est jamais déçu par La Fontaine. On découvre toujours des petits détails supplémentaires, d’autant que cette édition comporte les sources détaillées pour chaque fable.

Puis, le sommeil me gagne. Je pose le bouquin et mes lunettes sur la table de nuit. Pas moyen de m’endormir.

© Franquin (marsuproductions.com)
Pour une raison inconnue, ce soir, mon épouse s’est couchée à droite et m’a laissé à gauche. Or, je ne peux dormir sur le flanc gauche. Une habitude à la flan.
Nous reprenons notre façon habituelle de dormir et je me trouve aussitôt dans les bras de Morphée.

Seulement, la chaleur montant de la salle à manger et de sa cheminée me donne chaud. Ma tante a fait fort dans les couvertures.

En attendant de retrouver une température normale, je me dis que je vais lire un peu. Je me lève et vais chercher le livre resté sur l’autre table de nuit. Je me penche vers le livre.

Attention à la poutre !”, me dit mon épouse.

Dans la microseconde qui suit je me retrouve sur le carrelage, sans savoir comment je suis arrivé là, et sans me rappeler d’avoir cogné si violemment dans la poutre.

© Hergé

Je n’ai pas la moindre douleur à la tête, mais par contre, j’ai mal à la cheville gauche. Je ne comprends pas. Je ne me souviens pas m’être tordu la cheville.

Mon épouse me regarde et se met à rire devant ma mine ahurie. Personnellement, vu la douleur assez aiguë, je n’ai pas spécialement envie de rire, d’autant que je suis intrigué !

Je constate, en voulant me masser la cheville, que mon ongle du petit doigt du pied gauche est retourné et en grande partie arraché. Brrr ! Pas très joli à voir.

Je commence à me relever et je m’aperçois qu’un sac à main se trouve au milieu du passage. Je tiens mon explication.


En voulant prendre le livre j’ai cogné dans la poutre, mais comme, dans le même temps, j’ai essayé de m’arrêter, j’ai posé le pied sur le sac et j’ai glissé, tombant comme une masse, sur le dos. 
Mon pied gauche, qui ne se trouvait pas sur le sol est allé buter contre la barre en bois reliant le pied-de-lit à la tête-de-lit. Tout s’explique à présent.

Vous voyez bien que le fait de cogner contre une poutre peut faire terriblement mal au pied et qu’on peut en déduire que l’amour de la lecture nuit à la santé !

Aussi, un conseil : si vous devez dormir dans une chambre en sous-pente, munissez-vous d'un casque (pas besoin d'un intégral : il suffit de protéger le front) et de bottes de moto !
Ca fera du bruit à l'étage au-dessous, mais vous vous éviterez bosse, entorse et ongle arraché !
© Hergé




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